Née en Dordogne,elle épouse un étudiant guinéen Abdoulaye Djibril Barry ce qui scelle un destin peu commun. Tous les deux font de brillantes études de droit. En 1958, quand Sékou Touré fait voter non au référendum proposé par De Gaulle pour intégrer l'Union française, la Guinée se retrouve indépendante mais isolée. En revanche ce non soulève l'enthousiasme de tous les jeunes Guinéens. Nadine Bari et son mari rentrent donc en Guinée pour participer à la construction du pays. Il intègre un Ministère, elle travaille pour un organisme international. Ils ont 4 enfants. Mais peu à peu les conditions se dégradent : à la faveur des faux complots créés de toutes pièces par le régime, Sékou Touré épure
à tour de bras, les intellectuels, les enseignants, une ethnie, les ennemis « infiltrés »... Se sentant menacé parce que Peul, intellectuel et marié à une Française (3 raisons d'être mal vu), Abdoulaye fait partir sa famille en France. Prenant la décision de quitter le pays clandestinement il sera arrêté comme des milliers de personnes enfermées, torturées, disparues, tuées.
Nadine Bari est revenue vivre en Guinée après la mort de Sékou Touré. Elle a publié 8 livres sur son pays d’adoption. L'espérancière est son dernier titre.
Elle milite en faveur de la réconciliation des guinéens avec eux-mêmes et avec leur histoire.Ce livre de vérité veut y contribuer.
Présent au salon du livre de Paris sur le stand Livres et auteurs du Bassin du Congo (H65)
et sur le stand de l'union du fleuve Mano (C65)
et sur le stand de l'union du fleuve Mano (C65)
( ...) les prisonniers en profitaient souvent pour lui
glisser un message dans la culotte en lui disant tout bas :
— Va porter çà en face, à la porte 42 ! Attention aux gardes,
hein !
Oui, en y réfléchissant, c’est ce qui a dû se passer : on a
trouvé un message sur le petit et voilà pourquoi ils ont
décidé de se débarrasser de l’enfant et de la mère en même
temps ! Mais ce qui est bizarre, c’est qu'on ne voit pas les
outils qui sont d’habitude dans la bâchée : pioches, pelles et
autres dabas qu’au retour, les détenus apercevaient par les
trous des portes. Les gardes descendaient et les lavaient
aussitôt de la terre noire rapportée de leur mission de
fossoyeurs. Mais peut-être ont-ils déposé les outils dans la
cabine, cette fois-ci ?
— Maman ! Maman ! Regarde cette auto comme elle est
grosse !
Oui, c’est vrai qu’il connaît quand même comment est faite
une auto : Mgr Tchidimbo, l’archevêque bricoleur, lui en
avait fabriqué une dans sa cellule, avec une vieille assiette
en métal.
— Ce n’est pas une auto, intervient doucement le plus
jeune des gardes. C’est un camion, un gros camion, pour
transporter des marchandises.
— Ah bon ? dit l'enfant surpris. Et qui tire la ficelle pour le
faire rouler ? Il doit être lourd...
Le garde rit de bon coeur. Les passagers de la mort
esquissent un sourire.
— Il faut qu’il carbure (...)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire