gestes barrières

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29/09/2016

Hakim Bah, Prix RFI Théâtre 2016

Il est des succès que l'on constate comme des évidences ! Non, nous ne sommes pas surpris que Hakim Bah ait été distingué par RFI ! depuis 2009 date à laquelle il publie son premier recueil de poèmes, il suit son bonhomme de chemin. et ce Prix RFI Théâtre 2016 lui revient comme une récompense pour un parcours sans faute et un encouragement à poursuivre et approfondir les thèmes qu'il traite avec obstination,  comme les mots et les phrases qu'il tourne, décompose et reconstruit en spirales infinies.
Bravo Hakim ! mais ne nous oublie pas en Guinée ! On t'attend et avant 2017!!!

Hakim Bah a publié "Tachetures" aux éditions Ganndal en 2014.

25/09/2016

Sur les murs, la poésie... en ligne 2°

Faya Yombouno
l’âge melliflu
Je me remémore cet âge melliflu
Je me remémore cet âge florissant
Je me souviens de cet âge chatoyant et ses jours chatoyants confinés dans le manteau chatoyant de mes lointains souvenirs
Je me souviens de mes premières années emballées dans le tchador de la jouissance
Je revois les sillages heureux de mon âge débile défilant sur l’écran de veille de ma mémoire
Je revois les premières saisons heureuses de mes premiers pas défilant sur l’écran de veille de ma mémoire
Je me rappelle cet âge clément consommé sous les aisselles de mes géniteurs
Je me rappelle cet âge chimérique consommé sous l’ombre des auteurs de mes jours
Cet âge mielleux sucé sous l’ombre paisible d’une famille paisible me rappelle un beau petit Patelin perdu
Ce beau petit Patelin où l’astre flamboyant de la nuit suivait mes pas
Ce beau petit Patelin où la véhémence de ma mère-grand me rassérénait
Ce beau petit Patelin où l’empyrée n’était qu’un arbre fruitier à mes belles mirettes
Ce beau petit Patelin où les rayons brûlants de l’astre brûlant me lavaient
Ce beau petit Patelin où je morcelais les plats plantureux avec mon clébard
Ce beau petit Patelin où je miaulais avec Minet le chat
Ce beau petit Patelin
Quand je me le souviens
Cet âge mielleux
Je pleure
Car ça me manque d’être un Pitchoun : aucun raptus et aucune querelle mortuaire.

Faya Yombouno (2° prix concours poésie sur les murs 2016)

16/09/2016

Sur les murs, la poésie... en ligne

Fatou SANOGO
LA CITE DES CANNES A SUCRE
Décembre, mois qui rallume en moi tant de souvenirs
Je me souviens de ce brouillard qui planait au-dessus de cette broussaille
Laissant la rosée sur ces fleurs de canne
Ce mois de décembre a réchauffé mes premiers âges malgré son paysage fade.
Ces fleurs fanées m’ont vu grandir
Ce mois de décembre était bercé de bruit
Quel bruit ?
Le bruit des fleurs de canne qui brulaient
Le bruit des ouvriers qui en chantant coupaient les cannes
Le bruit des tracteurs qui transportaient les cannes
Le bruit de l’usine qui transformait la canne en sucre
Le bruit de la sirène qui sonnait après chaque huit heures annonçant la montée et la descente des
ouvriers
Tout était synchronisé même la nature s’y mettait
Les pigeons qui roucoulaient les matins
Les grillons qui grésillaient aux crépuscules
Les hiboux qui bouboulaient tard dans les nuits
Les matins de ce mois de décembre
Nous jouons dans le bac à sable
À la corde à sauter et à la marelle
Malgré ce vent sec qui asséchait notre peau lui donnant un aspect blanc
Remplis d’insouciance et de naïveté nous nous soumettons aux aléas de la nature à coeur joie.
FATOU SANOGO (1° prix Poésie sur les murs 2016)