gestes barrières

gestes barrières

03/12/2013

Moussa KONATE est parti

Nous somme triste ! L'auteur Malien, Moussa Konaté, nous a quittés ce samedi 30 novembre à l'âge de 62 ans.
Moussa Konaté a fait beaucoup pour le livre en Afrique. Sa passion du livre lui est venue alors qu'il était un tout jeune lecteur de Tintin. et c'est sans doute cette passion qu'il a voulu partager en créant  la maison d'édition : Le Figuier, largement consacrée à la jeunesse.
De sa production, je retiens une merveilleuse collection "Métiers d'Afrique". En quelques images parfaitement documentées, il nous délivrait le savoir faire des artisans :  teinturière,  savonnière,  potière,  mineurs, tisserand ou fileuse ... Des savoirs faire encore vivants, pratiqués par des gens modestes qu'on a peu l'habitude de mettre en avant mais qui collaborent à une part importante de l'économie africaine.


Il a fait connaitre de nombreux auteurs africains dans le festival  "Étonnants voyageurs" de Bamako et il a créé des bibliothèques dans les écoles du Mali.

Il participait volontiers à des rencontres ou des festivals. et je me souviens encore de la biennale des littératures du Sahel à Saint Médard en Jalles où il était la vedette d'un dîner sur le roman policier qu'il ne considérait pas du tout comme un genre mineur. Il a enchanté les amateurs de polar  avec le commissaire Habib. Il menait ses enquêtes dans les milieux traditionnels et nombreux sont ceux qui après un voyage en pays Dogon se sont régalés en lisant "L'empreinte du renard" ou qui ont découvert la culture des Bozos dans "la malédiction du lamentin". Ce n'était pas que du roman ethnographique, il dénonçait les dysfonctionnements de la société avec une pointe d'humour qui touchait juste.
Il avait ce même esprit critique et lucide dans ses essais dont le dernier "L'Afrique noire est elle maudite ?" interrogeait les maux du continent.




On nous annonce qu'il avait en réserve deux romans policiers qui devraient être publiés bientôt.
Les écrivains ne meurent pas tout à fait...




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire